La première enquête transgénérationnelle sur les déterminants de l’attractivité de la psychiatrie.
La psychiatrie est l’une des spécialités médicales les plus complètes et les plus complexes. À la fois dans sa pratique, qui requiert des connaissances et des compétences particulièrement étendues et approfondies, mais aussi dans ses rapports intrinsèques aux autres spécialités médicales, dans ses liens essentiels avec les autres acteurs du champ de la santé mentale, et par la place centrale qu’elle occupe dans le débat public. Pourtant, chaque année depuis 2012, des postes d’internes en psychiatrie restent vacants à l’issue de la procédure de choix après l’Examen Classant National1.
À l’heure où la santé mentale s’impose comme un enjeu majeur de santé publique, et alors même qu’elle est un déterminant essentiel de la santé, cette baisse durable d’attractivité nous impose de nous questionner sur ses causes.
Le choix d’une spécialité est complexe, il est soumis aux influences des représentations, des aspirations personnelles, de l’appréciation des cours dispensés et des stages réalisés durant le second cycle2,3.Si la faible attractivité de la psychiatrie a déjà été questionnée en France4,5 et ailleurs dans le monde6, aucune enquête n’a en revanche vu le jour depuis 2017 et la réforme du 3ème cycle des études médicales.
L’Association nationale des étudiants en médecine de France – ANEMF, l’Association française fédérative des étudiants en psychiatrie – AFFEP et l’Association des jeunes psychiatres et jeunes addictologues – AJPJA, s’associent pour réaliser la première enquête nationale transgénérationnelle qui explore les déterminants de l’attractivité de la psychiatrie.
L’enquête #ChoisirPsychiatrie s’adresse aux étudiants en médecine de 1er et 2nd cycles, qu’ils souhaitent ou non devenir psychiatres, aux internes en psychiatrie et aux psychiatres en exercice. Menée de mai à juillet 2021, ses résultats proposeront des clés de compréhension de la situation actuelle et permettront d’engager des leviers d’actions documentés.
Références :
(1) https://www.medshake.net/medecine/ECN/statistiques/psychiatrie/ (2) Simon N, Verdoux H. Impact de la formation théorique et clinique sur les attitudes de stigmatisation des étudiants en médecine envers la psychiatrie et la pathologie psychiatrique [Impact of education program and clinical posting in psychiatry on medical students’ stigmatizing attitudes towards psychiatry and psychiatric disorders]. Encephale. 2018 Sep;44(4):329-336. French. doi: 10.1016/j.encep.2017.05.003. Epub 2017 Jun 9. PMID: 28606624. (3) Gaucher S, Thabut D. L’enseignement et l’enseignant influencent le choix de la spécialité médicale. Enquête auprès de 207 étudiants [Medical specialty choice: what impact of teaching? Results of a survey of two medical schools]. Presse Med. 2013 Apr;42(4 Pt 1):e89-95. French. doi: 10.1016/j.lpm.2012.09.009. Epub 2012 Nov 12. PMID: 23153523. (4) Andlauer O, Guicherd W, Haffen E, Sechter D, Bonin B, Seed K, Lydall G, Malik A, Bhugra D, Howard R. Factors influencing French medical students towards a career in psychiatry. Psychiatr Danub. 2012 Sep;24 Suppl 1:S185-90. PMID: 22945220. (5) Sebbane D., Les internes de psychiatrie vus par leurs confrères : jugés de près mais préjugés… Information Psychiatrique – 2015/5( Vol.91), p.417-426. https://doi.org/10.1684/ipe.2015.1349 (6) Brown T, Ryland H. Recruitment to psychiatry: a global problem. BJPsych Int. 2019 Feb;16(1):1-3. doi: 10.1192/bji.2017.29. PMID: 30747152; PMCID: PMC6357526.